Faut-il rendre la contraception gratuite pour réduire les IVG ?
Réalisé à la demande de la secrétaire d’Etat à la Jeunesse, un rapport préconise la gratuité de la contraception pour réduire la fréquence des interruptions volontaires de grossesses qui continuent d’augmenter chez les mineures de 1 à 5% par an. En 2009, 11 930 IVG chez les 15-17 ans auxquelles s’ajoutent les 17 693 IVG des 18-19 ans et les 52 360 IVG des 20-24 ans. «Ce sujet est un marqueur social, ce sont les enfants des milieux défavorisés qui sont les plus touchés», souligne Jeannette Bougrab. Certains verront dans cette proposition une « incitation à la débauche » mais pour d’autres il s’agit d’une mesure de santé publique qui éviterait bien des traumatismes tant physiques que psychiques.
De toute façon, il faut ouvrir les yeux et comme l’ont montrées de nombreuses études, plus de la moitié des jeunes filles ont eu un rapport sexuel avant 16 ans. Certaines mesures ont été tentées comme le pass’contraception mais elles se sont heurtées au rejet de certaines fédérations de parents d’élèves et au refus de nombreux lycées. Les plannings familiaux quant à eux manquent de moyens et ne sont situés qu’en ville. Quant au coût, la question est posée. Le Pr Israël Nisand argumente que celui-ci serait compensé par les économies sur les IVG évitées, d’autres argumenteront que ce n’est pas à la société de payer la contraception. Paradoxe : l’IVG et la pilule du lendemain sont gratuites…