Le « sur-diagnostic » nuit-il au personnes en bonne santé ?
Un article très dérangeant intellectuellement vient d’être publié dans une des meilleures revues scientifiques médicales du monde : le British Medical Journal sous le titre « Prévenir le sur diagnostic : comment arrêter de nuire aux personnes en bonne santé ? ».
L’analyse des auteurs est redoutable car elle remet en quelque sorte en question le principe du dépistage systématique de trop nombreuses maladies. L’argument repose notamment sur le dosage des PSA que l’on a pratiqué systématiquement chez tous les hommes de plus de 55 ans à la recherche d’un cancer de la prostate et qui ont été sans doute à l’origine de bien des ablations de prostates parfois non nécessaires. La Haute Autorité de la Santé ne semble plus le recommander aujourd’hui. Et de citer d’autres exemples tel que le diagnostic d’enfant « hyperactif » aux Etats Unis qui à certaines périodes de l’année croît de 30% ou le fait qu’au Canada, «30% des personnes diagnostiquées asthmatiques ne le sont en fait pas, et 66% d’entre elles ne nécessiteraient aucun traitement».
Par ailleurs le dépistage des cancers, du diabète, de l’hypercholestérolémie ont apporté des progrès réel ! Alors où est la vérité, où est la mesure ? Peut-être faut-il revenir dans certains cas non plus à un dépistage de masse mais à un dépistage ciblé, ce sera moins cher, plus productif, et moins traumatisant pour les personnes.
Comme pour toute politique de santé, il semble qu’il faille évaluer le bénéfice/risque du dépistage et ne pas considérer qu’il ne peut-être que positif et peut-être est-ce le début de la fin du dépistage systématique tout azimut.
1) Preventing overdiagnosis : how to stop harming the healthy» («The BMJ» du 29 mai, par Ray Moynihan, Jenny Doust, et David Henry).