Des soins pour les riches étrangers ou des soins pour les pauvres français ?

Par Dr François-André Allaert le 13 août 2012

Lorsque j’ai lu que l’on se réjouissait que les hôpitaux publics allaient pouvoir vendre des soins à de riches étrangers qui ne peuvent en bénéficier dans leur pays et que l’on saluait cette mesure comme une façon de combler les déficits des hôpitaux, j’ai cru que je faisais un cauchemar.  Mais non, c’est  la réalité et cela devient une habitude redoutable.

Il  y a quatre ans, cela a commencé par l’université à qui l’on a demandé de faire du privé pour boucler ses fins de mois. Louable intention en apparence que l’on couvre sous le manteau de la collaboration public/privé mais qui à terme aboutira au fait que l’université ne fera plus de recherche fondamentale pour se consacrer uniquement à la recherche appliquée concurrençant et détruisant le secteur privé qui ne peut rivaliser car lui doit payer ses murs, ses équipements, ses personnels, ses taxes… De même,  au-delà des belles paroles et propos lénifiants, entre le pauvre citoyen français qui ne peut même pas payer un dépassement d’honoraires, et le riche étranger, quelle que soit son origine, à qui croyez vous que l’on donnera la priorité !

On est entrain d’oublier que c’est avec les impôts et les taxes que supportent nos concitoyens qu’ont été payés les murs de l’hôpital, la  formation des personnels soignant et des médecins, et que sont payés  au quotidien leurs salaires ! Les dirigeants des pays qui n’ont pas investi dans la santé doivent réjouir de ne pas l’avoir fait puisque nous l’avons fait à leur place et que nous en priverons nos concitoyens à leur profit. Ce n’est pas comme si les lits des hôpitaux publics de France étaient vides de malades et qu’il fallait les remplir ou que l’on avait trop de reins à greffer.

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