Des souris gonflées discréditent la recherche…

Par Dr François-André Allaert le 9 décembre 2012

On a beaucoup parlé à l’époque de l’étude de Mr Seralini qui, à grands renforts médiatiques et  photos de souris présentant des tumeurs, se faisait une réputation d’enfer en disant avoir démontré le rôle néfaste des OGM. Je n’entrerai pas dans le débat de leur éventuelle toxicité, ou de la toxicité de certains d’entre eux. Je crois que des évaluations scientifiques, conduites selon des méthodologies valides doivent être conduites, et que c’est l’analyse des résultats de l’ensemble de celles qui seront conduites sur ce domaine qui permettront à la communauté scientifique de statuer objectivement.

Ce que je déplore c’est que l’on ait fait tant de bruit sur les résultats de l’étude Seralini et que l’on fasse aussi peu de cas du rejet de cette étude par l’Agence Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA)  au motif notamment « des objectifs peu clairs, un nombre peu élevé de rats, un manque de détails sur la formulation de l’alimentation et du traitement, des informations clés manquantes sur les méthodes statistiques… ». En clair rien n’est bon… Le problème est que dans l’esprit des personnes ce sont les résultats incertains de l’étude qui restent et non le démenti par des autorités dont contrairement à Seralini, personne ne remet en cause ni la compétence ni la probité. Cette utilisation médiatique de la recherche est indigne car elle discrédite à terme la recherche scientifique. La base de la recherche cartésienne est le doute, douter de ce qui nous apparaît, douter des opinions reçues, vérifier par l‘expérimentation et surtout savoir remettre en cause ses propres résultats. Peut-être Seralini a-t-il raison mais son parti pris et son manque de rigueur a desservi la cause qu’il défendait.

 

 

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