Après les médicaments et les aliments c’est maintenant au tour de l’eau minérale d’être l’objet de véhémentes critiques. Selon 60 millions de consommateurs, il existe des traces de différents polluants même dans les eaux minérales et en particulier de citer le tamoxifène, un traitement du cancer du sein ou des pesticides.

Cela fait bien sûr frémir mais à quelle quantité ? Si c’est à l’état de trace, on peut sans doute trouver encore beaucoup de choses et il suffit de chercher. Ce qui m’embarrasse dans toutes ces affaires est que je n’arrive pas à savoir si c’est vraiment notre monde qui part à la dérive ou si c’est la recherche systématique du « truc » à dénoncer pour faire de l’audience. Il y a sans aucun doute un peu des deux, mais je crains que la recherche d’audience soit en train de dépasser les faits réels et importants. Le risque est simple et est connu sous le nom du syndrome de « Pierre et le loup ». Rappelez vous à force de s’amuser à crier au loup et d’alerter les gens pour rien, personne n’est venu au secours du petit Pierre lorsque le loup fut vraiment là et le croquât.

Ce goût pour le malheur correspond néanmoins à l’air du temps où nombre de personnes semblent à l’affut non plus de la bonne parole mais de l’annonce désespérante qui leur donnera encore plus de raisons de se complaire dans la morosité au lieu de regarder et d’aider ceux qui souffrent vraiment. A force de monter en épingle la moindre anomalie, les gens s’habitueront et prêteront de moins en moins d’attention aux événements, et ne réagiront plus lorsque ce sera un accident majeur.

En fait, en agitant des drapeaux rouges sur tout, on risque de faire le jeu des pollueurs et des truands dont les agissements seront désormais noyés dans le marais des indignations de plus ou moins mauvaise foi.