Pour désengorger les cabinets d’ophtalmologie où pour avoir un rendez-vous, il faut attendre en moyenne 84 jours, les pouvoirs publics viennent de publier un décret délégant certaines tâches aux opticiens.

La première est de pouvoir renouveler et adapter sous certaines conditions les lentilles oculaires et non plus seulement les lunettes correctrices comme ils en avaient déjà le droit mais ce que peu de personnes finalement savaient. Il faudra cependant que le médecin ne s’y soit pas opposé dans son ordonnance et les opticiens pourront adapter les corrections si le patient fourni une ordonnance de moins de trois ans ou de moins d’un an pour les personnes âgées de moins de 16 ans.

Pour les lunettes qui comme nous l’avons déjà indiqué pouvaient être changées sans avoir une nouvelle ordonnance si celle-ci datait de moins de 3 ans ou d’un an pour les personnes de moins de 16 ans, ces délais sont allongés à 5 ans pour tous les sujets âgés de 16 à 42 ans. Plus  encore, pour faire face aux situations d’urgence telle que la perte ou le bris des lunettes, l’opticien peut en délivrer de nouvelles sans ordonnance mais seulement dans les cas de myopie, d’astigmatisme ou d’hypermétropie. Pour éviter les abus le décret précise que l’urgence devra être dûment constatée et en l’absence de solution médicale adaptée. Sur ce dernier point je suis assez sceptique et je crains que les « urgences » se généralisent surtout que je ne vois pas comment les vérifications seront faites. C’est un progrès d’organisation, souhaitons qu’il  permette  aux personnes un accès plus rapide  aux soins sans dégradation de leur qualité. Ceci mériterait d’être évalué au bout d’un an ou deux ce qui n’est hélas pas prévu.