Dans la hotte du Père Noël
Hier matin, au pied du sapin, dans mes souliers de médecin, le Père Noël m’avait laissé plein de beaux cadeaux que j’avais listés dans la lettre que je lui avais envoyée. Pour les patients, il y avait la garantie que l’on arrêterait de réduire les remboursements des médicaments, que l’on ne prévoirait pas de ne plus rembourser les « petits » risques qui certes ne sont pas mortels mais altèrent beaucoup la qualité de vie au quotidien, que l’on pourrait avoir un rendez-vous chez le dermatologue ou l’ophtalmologiste sans attendre 6 mois, que les primes d’assurances et notamment des complémentaires santé cesseraient d’augmenter…. Pour l’assurance maladie, il y avait la promesse que les personnes suivraient mieux les conseils d’hygiène de vie et de prévention, qu’ils observeraient correctement la prise de leurs médicaments, qu’ils n’abuseraient pas des arrêts maladie pour des raisons autres que médicales, qu’ils considèreraient que le service de santé est un bien collectif financé par tous et non pas un dû … Pour les médecins et les soignants, il y avait la promesse que les incivilités à leur égard au cabinet comme à l’hôpital et notamment aux urgences cesseraient, que les professions de santé seraient revalorisées, que des remplaçants pourraient être plus facilement trouvés, que la charge administrative diminuerait, que les patients préviendraient quand ils décident de ne pas venir au rendez-vous… Bref j’étais très content en défaisant tous mes paquets au pied du sapin quand soudain je me suis hélas réveillé en me disant que décidément je continuais de croire au Père Noël !