L’étiquetage nutritionnel entre en vigueur en avril
On sent que l’on s’approche du moment où les ministères commencent à faire leurs paquets et terminent de manière précipitée tout ce qu’ils ont tardé à mettre en œuvre à tort ou à raison en se disant sans doute que de toute façon, dans quelques semaines, ils ne seront plus là pour en supporter les conséquences.
Une évaluation « pour du beurre »
C’est le cas de l’étiquetage nutritionnel, qui vise à guider les consommateurs sur le fait que les aliments qu’ils achètent sont « bons ou non » pour leur santé. Plusieurs systèmes d’étiquetage étaient en évaluation dans une expérience en grandeur dans des supermarchés pour déterminer lequel serait le mieux compris par les consommateurs. La ministre de la santé, Marisol Touraine, vient de trancher avant les résultats de l’étude en choisissant que ce serait le « Nutri-score » allant ainsi non seulement à l’encontre de l’opinion de l’association nationale des industriels de l’agroalimentaire (ANIA), ce qui pourrait se comprendre, mais aussi de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire des Aliments (ANSES).
Dans un avis paru en février dernier, cette Agence d’État indiquait son scepticisme en soulignant que la qualité de cette information et son efficacité présentaient un niveau de preuve insuffisant pour être mis en œuvre. Je suis curieux de connaître les résultats de l’évaluation en cours si tant est qu’ils soient publiés, mais visiblement le Ministère de la Santé considère qu’il détient la vérité et ne s’applique même pas les règles en matière de preuve qu’il exige des autres…