C’est une boutade mais c’est la conclusion de deux études scientifiques très sérieuses publiées dans de bonnes revues et qui montrent que sorties du contexte, les statistiques peuvent amener à dire des choses sinon pertinentes au moins drôles en terme de santé publique.

La première sur le thé a comparé la mortalité sur une population de 130 000 personnes et a montré que les amateurs de thé voient leur risque de mortalité être inférieur de 24% à ceux qui préfèrent le café. Super donc je me mets au thé !

L’autre étude qui a été conduite sur les eunuques sud coréens de 1392 à 1910 montre que les eunuques – du moins ceux qui survivaient à la castration -toutes époques confondues- ont 130 fois plus de chances de devenir centenaire que les autres hommes. Super donc… NON !!!! j’y renonce je me suis habitué à « les » avoir sur  moi plutôt que dans une petite boîte à côté. Bien sûr on peut dire que cette étude montre le risque de sur mortalité lié aux hormones masculines mais globalement, hormis une solution drastique qui en plus risque de mettre en danger la survie  de l’espèce humaine, les hommes ont-ils la possibilité de diminuer leur risque ?!

Je crois sincèrement qu’au regard de ce que coûte ce type d’étude, il faudrait concentrer la recherche sur des sujets plus pertinents même si cela contrarie l’indépendance sacrée du chercheur. Certes cela m’a permis de faire un papier de rentrée exempt de morosité et éviter de parler du virus Ebola.. Par contre nous sommes fiers d’avoir été parmi les premiers à décrire le risque d’une épidémie dramatique et le manque d’intérêt des pouvoirs publics dans cette chronique du Dr Bien Public tout au début de l’été. Peut-être au lieu de financer les études sur la survie des eunuques pourrait-on plus investir sur la lutte contre les maladies infectieuses.