Coronavirus : quelles mesures pour protéger les sans-abris ?
Auteure : Amandine IBLED
Plus de passants dans les rues, fermeture des lieux publics ou centres d’accueil et de distribution alimentaire… La mesure de confinement aurait pu être très compliquée pour les personnes sans-abris. Les deux métropoles de Besançon et Dijon ont porté une attention particulière à ses populations vulnérables en maintenant les aides alimentaires habituelles en complément des dispositifs spécifiques émanant de l’État, tout en proposant à chaque personne sans domicile fixe un hébergement adapté. Une mobilisation collective s’est engagée avec les départements et les associations.
L’aide alimentaire maintenue et soutenue
À Dijon, des ententes spécifiques ont été mis en place avec les épiceries solidaires et les associations afin de fournir les articles de première nécessité. « Les gens peuvent téléphoner pour se faire livrer dans ces lieux. On les inscrit et on leur ouvre une enveloppe financière, au lieu d’envoyer des bons alimentaires qui arriveraient trop tardivement », explique Françoise Tenenbaum, adjointe à la mairie de Dijon déléguée à la solidarité, à la santé et aux personnes âgées. Elle précise que « Tous les travailleurs sociaux sont restés volontairement mobilisés. Ils fonctionnent en télétravail ». « Certains distribuent eux-mêmes les chèques services dans les boites aux lettres directement. Ce qu’ils ne faisaient pas avant le confinement », poursuit-elle. D’un montant de 7€ par jour, ces chèques font partis d’un dispositif national financés par l’État, ils sont distribués par des associations de solidarité qui œuvrent à l’accompagnement des publics vulnérables. Dans le Doubs, il bénéficiera à 300 personnes sans domicile ou en situation précaire.
Hygiène : les points d’eau ré-ouverts dès le début du confinement
« Depuis le 16 mars, nous avons déclenché un système de crise qui comprend le plan canicule pour permettre la réouverture des points d’eau et des toilettes notamment, en complément du plan hiver qui est maintenu », confie le CCAS de Besançon. De son côté, la ville de Dijon a exigé la réouverture des toilettes publiques dès le confinement. Celles-ci avaient été fermées par le délégataire. Par ailleurs, un camion parcoure régulièrement les rues de la ville de Dijon en allant au-devant des personnes fragiles pour distribuer des produits d’hygiène, des gels hydro-alcooliques et des masques. Les accueils de jour des deux métropoles continuent de fonctionner, leurs horaires ont été aménagés.
Hébergement : vers des logements adaptés
Pour le soutien aux sans domicile fixe, tous les hébergements disposant de places vacantes sont mobilisés. Les veilles mobiles vont à la rencontre de toutes les personnes à la rue et leur proposent systématiquement, un hébergement que ce soit à Dijon ou à Besançon. Cela concerne une quarantaine de personnes vues à Dijon en maraude par la SDAT. « Le CCAS de Dijon propose la possibilité d’être hébergé dans une résidence sociale. Celle-ci dispose de 3 studios indépendants », précise Françoise Tenenbaum. Environ 60 personnes confinés vivent également au centre d’hébergement d’urgence Sadi Carnot (géré par l’ADEFO) à Dijon, ouvert désormais 24h/24.
À Besançon, le CCAS guide également les personnes sans domicile fixe vers des logements plus adaptés composés de plusieurs appartements, avec une trentaine de places.
Pour les SDF contaminés par le coronavirus mais dont l’état ne nécessite pas une hospitalisation, chaque métropole a mis en place un lieu dédié où les personnes restent confinées et soignées. Les fameux « centre de desserrement ».
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