Sans papier ne rime pas avec santé !
Depuis 1998, les personnes sans papier qui étaient atteintes d’une pathologie lourde pouvaient être expulsées, voire même pouvaient obtenir une carte de séjour s’il était avéré qu’elles ne pouvaient pas bénéficier d’un » accès effectif » au traitement qu’elles nécessitaient dans leur pays d’origine. Lors de la seconde lecture de la loi sur l’immigration, les sénateurs ont adopté un amendement qui substitue à cette notion d’accès effectif la notion « d’absence de traitement « dans leur pays d’origine. Cette simple modification d’un mot va changer profondément la survie de milliers de personnes en les exposant à une interruption brutale de leur traitement car effectivement les traitements de ces maladies sont rarement absent. Si l’on prend comme exemple les traitements du VIH responsable du Sida, ils sont disponibles à peu près partout mais sont leurs prix les rendent inaccessibles à ces personnes dans leurs pays d’origine. Certes il n’est pas légitime que tous les ressortissants des pays en difficultés viennent en France de manière clandestine pour pouvoir s’y faire soigner gratuitement et sans doute faut-il des règles pour limiter les abus car nous n’avons pas les moyens économiques d’y faire face. Mais d’un autre coté pour ceux qui sont déjà pris en charge médicalement, les expulsions seront synonymes pour certains de condamnation à mort à plus ou moins longue échéance et je n’aimerai pas être moralement celui qui prendra les arrêtés d’expulsion. Bien sur pour répondre par avance à ce type de remarque, le texte prévoit que l’autorité administrative pourra prendre en compte des « circonstances exceptionnelles » mais ce genre de considérations ouvre plus souvent la porte à l’arbitraire ou aux « arrangements » qu’à une véritable modération de la rigueur des textes.