Un bon service de nuit à l’hôpital…
La semaine dernière j’écrivais un article sur la maltraitance verbale dont on ne se rend pas toujours compte, cette semaine parce qu’il est nécessaire de dire aussi ce qui va bien, je voudrais parler d’une expérience personnelle qui m’a fait aussi toucher du doigt l’implication et l’humanité des personnels hospitaliers et notamment de ceux qui travaillent dans les conditions particulièrement dures du travail de nuit. J’ai hélas pour lui accompagné mon frère jusqu’à sa fin de vie dans un service du Bocage et suis venu le voir une dernière fois au cours de la nuit, gentiment prévenu comme je l’avais demandé si son état évoluait de manière dramatique.
Dans le cœur de la nuit, j’ai été accueilli par une soignante pleine de compassion qui m’ a réconforté, qui m’a proposé un café – qu’elle achète sans doute elle-même – qui m’a encouragé à m’isoler avec ce frère qui s’en allait pour lui dire selon sa jolie formule « tout ce que j’avais encore à lui dire avant qu’il ne parte » même s’il avait déjà perdu sa conscience. Elle m’a installé une chaise auprès de lui et a fermé la porte pour me permettre ce dernier moment d’intimité avec lui.
De ce moment je garde un immense souvenir qui m’a largement aidé à faire mon deuil et je voulais au travers de cet article remercier et saluer tout ces personnels soignants qui ne sont jamais blasés devant la mort et savent témoigner de la compassion, et en particulier celle qui m’a accueilli ce soir là. On parle souvent de ce qui ne va pas mais il y a beaucoup de choses qui vont très bien mais que l’on considère à tort comme normal. Un sourire, un mot d’amitiés…