Un guide vient d’être publié par la Haute Autorité de Santé sur la « Bien traitance »  à l’hôpital.

J’avoue que j’aime bien ce titre qui, plutôt qu’être seulement dénonciateur de certains abus inacceptables, va beaucoup plus loin en considérant que le bien être du patient est un enjeu important. En effet, plateau technique de niveau scientifique très élevé, l’hôpital a une tendance de plus en plus marquée à se concentrer sur l’acte technique et à ne considérer que seul celui-ci compte. Certes c’est un progrès fondamental mais pourquoi vouloir que le prix à en payer pour le patient soit forcément un inconfort ou pire encore une déshumanisation des rapports soignants/malades.

Non la technicité de l’acte, ne doit pas réduire le patient à un organe  sur lequel il  est réalisé et la complexité de l’acte n’excuse pas la hauteur avec laquelle le patient est traité et dont il souffre moralement. Bien traiter le patient ce n’est pas seulement  ne pas le maltraiter mais au contraire faire un acte actif en sa faveur pour qu’il se sente le mieux possible dans un environnement certes dont il va sans doute bénéficier mais que lui perçoit comme hostile car source de stress, d’anxiété, de douleur…

La maltraitance au quotidien ce n’est pas l’agression du patient mais essentiellement le manque d’écoute, le manque d’explication, l’indifférence qu’on lui témoigne, la dépersonnalisation qu’on lui impose comme s’il n’était « qu’objet de soins », formule longtemps utilisé même dans les textes déontologiques…