L’air qui pollue la santé humaine…
On s’interroge parfois sur l’effet réel des mesures locales pour réduire la pollution atmosphérique sur la santé humaine et si les contraintes qu’elles imposent notamment en matière de circulation automobile en valent la peine. Le bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’institut de veille sanitaire vient d’apporter une réponse positive à cette question. Oui les effets sont sensibles et plus encore ils sont « rapides » et influencent la santé dans un délai de 10 ans. C’est ce qui apparaît notamment dans l’étude conduite à Dublin où après avoir décidé de bannir le charbon, les autorités estiment à 350 le nombre de décès évités chaque année. De même la réduction du dioxyde de soufre dans les combustibles liquides éviterait quelques 2200 décès par an en Europe depuis l’entrée en vigueur de la décision de la communauté Européenne.
Mais au-delà de ces chiffres sur les décès qui me paraissent toujours discutable, car le fruit d’extrapolation sur des personnes par ailleurs souvent déjà fragilisées, il y a sans aucun doute un effet majeur au quotidien sur la fréquence de survenue des asthmes et de leurs crises, sur les rhinites perannuelle, sur les maladies de peau, sur les conjonctivites, sur les laryngites. Pour le ressentir il n’y a qu’à passer quelques jours à Paris quand on n’y est pas habitué et que l’on a les yeux qui piquent, la gorge irritée, la voix éraillée, une petite toux sèche et que l’on se dit que globalement on est mieux à la campagne ou à Dijon où cela va sans doute s’améliorer encore avec le tram. C’est peut-être aussi sur cette amélioration du bien-être quotidien que l’on devrait insister plutôt que sur un allongement de la vie potentiel de quelques mois au niveau collectif.