Augmenter le rassasiement et la satiété, la clé pour lutter contre l’obésité ?
Depuis bientôt 20 ans on ne cesse de parler de régimes et alors que la population lit de moins en moins, les meilleurs best-sellers sont bientôt les livres sur les régimes.
Ces régimes ont suscité beaucoup de polémiques et on peut globalement leur reprocher trois choses : d’être pour la plupart fondés sur un déséquilibre alimentaire qui certes permet de maigrir mais n’en reste pas moins une vision déséquilibrée de l’alimentation, ne pas avoir fait l’objet d’évaluation rigoureuse et les reproches faits au régime Dukan sont tout autant applicables à ceux préconisés par ses détracteurs, d’être les symboles d’une privation alimentaire et par conséquence d’une frustration qui expose à des risques de rebond majeurs lorsque l’objectif est enfin « atteint ».
Une autre approche possible – et de bon sens – est de penser que pour perdre du poids il faut manger simplement de tout en moindre quantité mais sans bloquer la sensation de faim par des moyens chimiques agissant notamment sur le psychisme et dont le scandale pharmaceutique sur un célèbre « coupe-faim » a montré définitivement les dangers et les limites.
Les recherches doivent aujourd’hui s’orienter sur l’enrichissement des repas en substance ou ingrédient, peu caloriques bien sur, susceptibles d’agir sur deux sensations : le rassasiement et la satiété. Ces deux termes ne sont pas synonymes comme on le croit souvent. Le rassasiement correspond aux mécanismes psychiques et mécaniques (plénitude gastrique) qui nous font arrêter de manger au terme d’un repas. Différents produits sont disponibles dans ce domaine notamment pour « remplir » artificiellement l’estomac (produits de lest) et susciter la sensation de plénitude gastrique. L’inconvénient de l’utilisation de ces seuls produits est qu’elle ne protège pas contre la sensation de faim qui va survenir de nouveau dans l’après midi et conduire soit à manger entre les repas soit à se précipiter le soir sur la nourriture… Pour lutter contre ce phénomène il faut manger des aliments ou des ingrédients qui vont accroître la satiété c’est à dire l’absence de besoin de prise alimentaire dans les heures qui suivent les repas. C’est sans doute là où tout se joue. De nombreux travaux sont conduits aujourd’hui pour enrichir les repas en produits susceptibles de lutter contre la sécrétion d’insuline réactionnelle à la prise du repas qui en dépassant sa « mission », suscite la sensation de faim, mais d’autres voies sont possibles et restent à explorer.
L’avantage de susciter un plus grand rassasiement par un choix judicieux d’aliments ou d’ingrédients ajoutés aux repas habituels est qu’alors c’est l’appétence qui est réduite limitant le besoin de manger en grande quantité ou entre les repas, mais sans altérer la fonction physiologique et nécessaire de s’alimenter, de manière équilibrée et diversifiée.