BFCare : Etat des lieux de la filière santé en Bourgogne Franche-Comté

Par Guillaume Varinot et Antonin Tabard le 5 juin 2017

En Bourgogne Franche-Comté, la filière santé pèse un poids important dans le développement économique. C’est pas moins de 300 entreprises qui embauchent environ 10.000 personnes et représentent plus de deux milliards d’euros de chiffre d’affaire. Philippe Guerit, président du pôle BFCare, dresse un état des lieux de cette filière.

Que sont les industries de santé ? Peut-on les définir ?

Philippe Guerit, président du pôle BFCare : La filière santé en Bourgogne Franche-Comté peut se diviser en trois grands domaines d’activité. La chimie fine, avec la pharmaceutique, la cosmétique et les compléments alimentaires, mais aussi les technologies médicales, qui regroupent tout ce qui est dispositifs médicaux, équipements de santé, e-santé et objets connectés, et enfin les services et innovations en science de la vie. Les métiers que l’on retrouve le plus dans ces différents domaines sont la recherche, la conception et fabrication de produits, le business développement, les prestataires de services et les sous-traitants.

Aujourd’hui, que représentent-elles en terme d’emplois, de nombre d’entreprises et de chiffre d’affaires en Bourgogne Franche-Comté ?

La filière santé en Bourgogne Franche-Comté représente près de 10.000 emplois dans plus de 300 entreprises. Le chiffre d’affaire consolidé de la santé s’élève à plus de deux millions d’euros. En Bourgogne, on estime que l’industrie de la santé représente deux tiers du poids industriel de l’ancienne région, hors Franche-Comté, tant en terme d’effectif que de chiffre d’affaire. Un constat réalisé du fait de la présence de grands groupes pharmaceutiques tels que Merck, Delpharm, Recipharm, SPPH, ou encore Urgo, pour sa branche médication médicale, mais aussi de grands groupes dans les dispositifs médicaux comme Essilor, Proteor, Adhex et Urgo, pour cette fois-ci sa branche technologies médicales.

D’une manière générale, on observe que la Bourgogne est plus spécialisée dans le développement, la production et le commerce de produits fins, tandis que la Franche-Comté sera plus spécialisée dans les diagnostics in vitro, les équipements, les implants et la santé animale, avec le groupe pharmaceutique Vétoquinol.

Quelles sont les tendances ?

Au niveau mondial, le marché de la santé est en croissance, poussé par l’offre de soins. La E-santé et les systèmes d’information rapporte 96 milliards d’euros et gagnent 15 %. Du côté des dispositifs médicaux, le chiffre d’affaire est de 200 milliards d’euros. Ce domaine accroît de 6 %. Concernant les médicaments, ils rapportent 640 milliards d’euros, soit 3 % de croissance, et les compléments alimentaires gagnent 5 % et atteignent les 45 milliards d’euros de chiffre d’affaire. C’est sans compter sur les nouveaux segments de marché, tirés par les nouveaux usages de soins. Ils comprennent notamment la M-santé, qui va rapporter 26 milliards d’euros en 2017 à des sociétés comme Research2Guidance, ou encore la Silver Economie qui devrait rapporter jusqu’à 15 milliards d’euros d’ici 2020 à des sociétés comme Markets&Research.

Quelles sont les perspectives ? De grands développements à venir sur lesquels vous pouvez communiquer ?

On notera par exemple l’initiative INNO2Care qui consiste en des séminaires de maillage et de prospective en santé, ainsi que d’ateliers de créativité et de qualification de sujets de collaboration en santé qui compte faire émerger à l’issue de l’édition 2017, deux à cinq groupes projets sur les trois axes thématiques retenus : Médecine de précision & thérapies personnalisées, Rééducation et réadaptation physique & cognitive, Prise en charge du patient à domicile. Autre exemple, la troisième édition de la convention Business For Care … Une convention d’affaires des produits et services de santé qui s’est tenue le 31/05 à Dijon rassemblant plus de 75 participants et proposée par le Pôle BFCare en partenariat avec le Pharma Licensing Club France qui regroupe 150 pharmas en France. Enfin, un cinquième atelier d’échanges de bonnes pratiques consacré à la directive ICH Q3D se tiendra le 6/07 chez Crossject. Cet atelier devrait rassembler une trentaine de participants des équipes qualité et réglementaires des entreprises de santé membres du Pôle BFCare.

Pourquoi le rôle du pôle BFCare est majeur dans la structuration de la filière ?

Sur la gouvernance proche des problématiques quotidiennes de la filière, BFCare est le seul groupement représentatif d’entreprises des produits et services de santé piloté exclusivement par des entreprises. Ce pôle représente l’ensemble des activités des produits et services de santé. Il compte une cinquantaine d’adhérents variés en chimie fine/pharma/cosmétique, Technologies médicales, Services et innovation en Sciences de la vie. BFCare est devenu l’interlocuteur reconnu d’acteurs et pouvoirs publics intéressés au développement de la filière santé en région : Agence Régionale de Santé en Bourgogne Franche-Comté, CRBFC, DIRECCTE de Bourgogne Franche-Comté, Dijon Métropole, agences ARDIE et Dijon Développement, MDEF, REB, Université de Bourgogne, CHU Dijon, etc. Par exemple, l’initiative INNO2Care avec l’Université de Bourgogne, le Centre Georges-François Leclerc, le CHU pour développer des collaborations entre entreprises, académiques et hospitalo-universitaires. Mais aussi l’initiative sur la GPECT de la filière santé pour le MDEF du bassin d’emploi de Dijon et le Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté. Enfin, BFCare est un interlocuteur reconnu ailleurs en France : groupements d’entreprises homologues (PLFC, GREPIC, GIMRA, GIPSO, I-Care Cluster, etc.)

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