Santé et travail : les chiffres de la Bourgogne
Alors que l’Observatoire Régional de la Santé en Bourgogne vient de publier le 26 février dernier son étude « Évolution et Relations en santé au travail en Bourgogne », Dijon-Sante.fr publie aujourd’hui quelques résultats significatifs.
L’étude met en avant une prédominance des problèmes ostéo-articulaires. En effet, quatre salariés sur dix déclarent des douleurs ostéo-articulaires. En particulier, 31% se plaignent de douleurs au rachis et 11% à l’épaule. Un quart des salariés s’estiment gênés dans leur travail du fait de ces pathologies. Une part non négligeable d’entre eux (14%) a d’ailleurs recours aux soins du fait de ces douleurs. La prise en compte de ces plaintes et de leur conséquence est d’autant plus nécessaire que l’on se préoccupe de l’augmentation continue des dépenses de santé.
Importance des troubles neuropsychiques
Les troubles neuropsychiques (fatigue, anxiété, problèmes de sommeil) sont importants (38% tous âges, entraînant des gênes dans le travail (16%). La relation entre les expressions des troubles neuropsychiques et la non reconnaissance dans le travail est forte. Agir sur les facteurs organisationnels devra donc contribuer à diminuer certains troubles. A l’heure où les pouvoirs publics veulent développer les dispositifs d’action pour augmenter le taux d’emploi des seniors, il importe de prendre en compte ces problèmes de santé liés à l’âge, en s’attachant notamment à prévenir ceux liés aux situations de travail.
Quatre salariés sur dix en surcharge pondérale
Un homme sur deux et une femme sur trois sont en surcharge pondérale : respectivement 17% et 12% sont obèses, venant corroborer les résultats de l’enquête en population générale auprès des 18-64 ans en 2005 (Exploitation régionale du Baromètre santé 2005 de l’Inpes). L’obésité touche davantage les ouvriers que les autres groupes socio-professionnels. Ces différences, constatées par ailleurs, peuvent être associées pour partie aux conditions de travail. Les conséquences de l’obésité en termes de morbidité, de risque d’invalidité, de difficultés à poursuivre leur activité professionnelle, incitent à développer une politique de prévention en santé au travail.
A propos des risques psychosociaux
Pression temporelle pour plus d’un tiers : la pression temporelle induit des difficultés pour 36% des salariés, de très fortes difficultés pour 12%. Ces éléments sont plus souvent déclarés par les cadres (30%).Un salarié sur quatre manque de reconnaissance professionnelle.
Les ouvriers, chauffeurs routiers, mais aussi les salariés des services d’aide à la personne et les infirmiers et aides-soignants se déclarent plus souvent non reconnus dans leur travail (30% ou plus). Par ailleurs, ces mêmes professions indiquent avoir le moins de marge de manoeuvre pour exercer leur activité. Or l’importance des marges de manoeuvre et la reconnaissance par les pairs et la hiérarchie sont des facteurs protecteurs vis-à-vis de la souffrance psychosociale. 22% des salariés, majoritairement les cadres et les salariés âgés de plus de 50 ans, estiment souvent traiter trop vite une opération qui demanderait davantage de soin. Les cadres expriment plus fortement une pression temporelle que les autres professions. Cependant ils ont plus de marges de manoeuvre pour réaliser leur travail et se sentent plus souvent reconnus.
La pénibilité du travail n’a pas disparu
Travail de nuit pour un salarié sur huit : globalement, 12% des salariés interrogées en 2007-2008 travaillent de nuit. Les salariés travaillant la nuit sont surtout des hommes (75%) et principalement des ouvriers (67%). Charges physiques au travail pénibles pour plus d’un salarié sur quatre : en 2008, le travail reste pénible physiquement pour de nombreux salariés : 33% en raison de postures contraignantes, 31% parce qu’ils portent des charges lourdes, 28% du fait d’une station debout prolongée et 25% à cause d’une activité comportant des gestes répétitifs.
* Etude réalisée via l’exploitation de 1239 questionnaires complétés par des salariés de la région, nés en octobre des années paires, permet de dégager certains constats sur les liens existants entre caractéristiques sociodémographiques, situations de travail, modalités de travail et la santé des salariés.